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Suivi de la Jussie aux Forges à Vierzon, le 29 sept.

« Arracher », « curer », « traiter », sont les termes qui reviennent le plus souvent lorsqu’on évoque la gestion à mettre en œuvre pour gérer la Jussie (Ludwigia grandiflora) au plan d’eau des Forges, à Vierzon. Le SIVY suit l’évolution du site depuis 2011 et propose une nouvelle vision de cette plantes avec la mise en œuvre d’une expérimentation à partir de 2017.


Il s’agit d’un plan d’eau sur cours d’eau d’environ 1,5 ha (180m/85m) à partir duquel sont connectées deux turbines hydroélectriques (12khw). Autrefois objet de curage et d’aménagements, l’aspect sur-élargit de ce bras de l’Yèvre provoque un ralentissement des écoulements et donc une accentuation des dépôts de sédiments provenant de l’amont, le plan d’eau est ainsi actuellement en phase d’évolution.


Ce phénomène tend à s’accentuer aujourd’hui avec l’arrivée de la Jussie, présente depuis une dizaine d’année sur le site et que l’on retrouve de façon ponctuelle depuis Bourges et ses marais, à 30km environ.


Le site est actuellement un lieu idéal pour cette plante exotique sud-américaine, un courant amoindrit (latent), un échauffement de la masse d’eau, une profondeur assez faible, de 0.3 à 2 mètres, avec un support de développement varié, composé de litières, limons, sables et graviers.

Les atterrissements du plan d’eau sont aujourd’hui entièrement habillés de Jussie, qui les stabilisent davantag. Les « herbiers » atteignaient une surface totale de 3300m2 en 2015 et continuent de grandir année après année.


Un stage universitaire pour mieux analyser le site


Le Syndicat a porté une étude via un stage en 2015, pour diagnostiquer et évaluer les solutions envisageables. Les résultats ont été partagés avec la municipalité, propriétaire et techniciens en août 2015. Il s’avère ainsi que sur ce site, la Jussie tend à accélérer le processus de réajustement hydromorphologique du milieu, les atterrissements se stabilisent et la qualité de l’eau pourrait venir à s’améliorer avec la constitution progressive de chenaux d’écoulements dans le plan d’eau. Le contexte étant finalement bien différent de ce que l’on retrouve par exemple sur les bras morts et frayères à brochets ou la Jussie vient parfois « étouffer » dans sa totalité un milieu et sa fonctionnalité ou il devient alors indispensable à procéder à l’arrachage.


Plusieurs scénarios ont été étudiés, d’un point de vue du gain écologique à attendre, de la faisabilité technique, des coûts : la non intervention, la remobilisation des vases sur les atterrissements (création d’îlots), apports de matériaux et suppression du plan d’eau, curage, étouffement de la jussie par du géotextile, … .


Au final, les conclusions de l’étude démontrent que les méthodes communément menées pour venir à bout de la Jussie seront ici finalement nuisibles pour le milieu et inefficaces à long terme contre la Jussie.


L’intervention du syndicat, intégré à son programme d‘interventions (ou Contrat Territorial) 2016-2020, sera douce, un accompagnement de l’évolution actuelle, aussi bien technique que social, car c’est une véritable évolution paysagère qui se dessine sur ce plan d’eau, parfois dure à adopter par les riverains pour qui le caractère immuable du plan d’eau dans sa configuration « pré-jussie » est à reconquérir. Le suivi du site sera renforcé, avec la mise en place d’indicateurs : thermomètres, analyses physico-chimiques, … ; et surtout avec le développement d’un volet expérimentale sur le site.


Une expérimentation sur site dès 2017.


La configuration du site aidant, avec une monospécificité de la flore sur des atterrissements bien marqués, il s’agira d’accélérer la diversification floristique, qui apparaitra naturellement au fur et à mesure de l’émergence des atterrissements et d’un habitat moins favorable à la Jussie.


L’idée, avec l’accompagnement du Conservatoire des Espaces Naturels (Hélène GERVAIS et Serge GRESSETTE) et la Fédération Départemental de la Pêche du Cher (Mathieu ROUSSEAU), est de prélever des essences indigènes, extraites à proximité, dans la plaine alluviale du Cher au niveau de l’île marie, toujours à Vierzon, et de les implanter dans les herbiers de Jussie.


Il s’agit ainsi de renaturer sans modifier le cortège d’espèces locale à travers l’implantation d’espèces de strates herbacés : Phalaris arundinacea (Baldingère faux-roseau), Glyceria maxima (Grande glycérie), Leersia oryzoides (Léersie faux riz), Joncs, carex et scirpes, Iris pseudacorus (Iris des marais), Mentha aquatica (Menthe d’eau), Lythrum salicaria (la Salicaire) ou arborescentes : Salix alba (Saule blanc), Salix purpurea (Saule pourpre), Fraxinus excelsior (Frêne commun).


L’intervention sera réalisée sur un ou des atterrissement(s) bien identifié(s) tout en préservant des atterrissements « témoins », l’objet de cette expérimentation étant également d’évaluer la compétition/co-habitations inter-espèces et les vitesses d’évolution naturelle des sites « témoins ».






Les partenaires techniques du projet : le CEN et la FDAPPMA du Cher


Les partenaires financiers : l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, la Région Centre Val-de-Loire, le Conseil Départemental du Cher.

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