top of page

Actualité sécheresse, poursuite de la baisse des débits, constat

Les faibles précipitations printanières associées aux épisodes de fortes chaleurs conjuguées aux niveaux exceptionnellement bas des nappes dès la fin de l'hiver (déficit cumulé des pluies depuis septembre 2018, le Département du Cher ayant le déficit le plus marqué des départements de la Région Centre-Val-de-Loire en étant à près de 31% de la normale), ainsi qu'à la sollicitation importante de la ressource des mois de juin & juillet, augurent une situation critique en absence d'une pluviométrie estivales excédentaires qui serait indispensable pour inverser la tendance.


Selon, le bulletin Régional de la DREAL Centre-Val-de-Loire, le Cher a connu une lame d'eau proche de la normale au cours du mois de juin (61 mm en moyenne) contrairement à ses départements voisins légèrement excédentaires. Ceci ne permet pas de rattraper l'important retard accumulé puisque, avec près de 400 mm cumulés aux stations de Bourges et Avord, le rapport aux normales atteint respectivement 63% à Bourges et 64% à Avord.


93% des piézomètres indiquent un niveau inférieur à la moyenne concernant les nappes calcaires du Jurassique (le Bassin de l'Yèvre et l'ensemble du Berry sont essentiellement situés dans la nappe dite "du Jurassique supérieur ou Malm), 56% indiquent un niveau inférieur à la décennale sèche et près de 30% des piézomètres sont à un niveau jamais vu pour un mois de juillet (depuis 1995). L'aval du bassin de l'Yèvre et sa frange nord avec notamment son affluent aval principal, le Barangeon plus proche de la Nappe du Cénomanien sont également à des niveaux bas - proche ou inférieur à la décennale sèche.


L'impact sur les cours d'eau du bassin de l'Yèvre


L'Yèvre atteint des niveaux historiquement bas pour cette période avec des débits d'environ 1m3/s voir moins aux stations de Saint-Doulchard et Foëcy, les VCN3 (plus bas débits pendant 3 jours consécutifs) par station sont déjà très faibles et s'abaissent encore. L'état hydrologique de l'Yèvre atteint la décennale sèche et l'un de ses principal affluent (l'Auron) est supérieur à l’occurrence vicennale sèche. Si l'étiage de l'Yèvre est encore soutenue "faiblement "par les écoulements du Moulon, de l'Annain ou du Barangeon, c'est l'Ouatier qui permet, généralement, par son régime lié à sa nappe, de soutenir jusqu'à tard dans l'été les écoulements de l'Yèvre à partir de Moulins-sur-Yèvre. Mais ce type de cours d'eau verra logiquement, progressivement et inexorablement son débit fléchir dans quelques jours à 100l/s voir en deçà, et celui-ci ne remontera ensuite que tardivement dans l'année hydrologique.


Les arrêtés de restrictions se succèdent, de nouveaux arrêtés devraient logiquement être pris sur les bassins de l'Yèvre amont et de l'Yèvre aval après le 14 juillet.


Les populations végétales et animales souffrent de cette situation.


Au niveau animal, nous nous inquiétons par exemple de la population de Truites fario observées en 2018 sur un segment de l'Yèvre à Osmoy, les espèces exotiques et indésirables, comme les perches soleils (Lepomis gibbosus) observées le vendredi 5 juillet dans l'Yèvre à Bourges dans des eaux >25°C, plus résistantes, s'en sortiront certainement, malheureusement, davantage.... . Les assèchements progressifs de petits ruisseaux en têtes des affluents du Colin et du Barangeon parviendront peut-être à supprimer les dernières populations d'écrevisses autochtones du bassin (L'écrevisse à pieds blancs ou à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) déjà relictuelles et réduites à quelques centaines de mètres de cours d'eau sur l'ensemble du bassin (qui en compte plus de 1000km !)


Au niveau végétal, nous pourrions par exemple nous attendre à une forte mortalité des frênes, déjà fragilisés par une maladie émergente depuis quelques années dans nos régions (la Chalarose) ainsi que par les épisodes climatiques extrêmes successifs et l'automne 2018 chaud et sec... . Le terrain serait de nouveau propice, généralement lié aux linéaires morphologiquement affectés, aux espèces également exotiques indésirables comme la Jussie, le Myryophile du Brésil..., sans parlé des explosions bactériologiques.


Selon l'analyse exploratoire de l'Etablissement Public Loire de 2017, les tendances estimées concernant l'évolution des débits des cours d'eau locaux par rapport au réchauffement climatique, pour l'horizon 2065 à 2100, indiquent des affaiblissements de près de 25% des écoulements annuels de cours d'eau comme l'Yèvre et de près de 50% de son débit à l'étiage (QMNA5). Ce que le bassin vie actuellement, concernant la qualité et la quantité de sa ressource, et des tensions naissantes liées aux usages de celle-ci, risquent d'être une situation "normalisée" dans les années qui viennent...


Etat hydrologique régional VCN3 (basses eaux sur 3 jours consécutifs). Cartographie DREAL

Courbe (vigicrue) des débits de l'Yèvre à Foëcy en juillet

Bras de l'Yèvre à Bourges le 7 juillet, l'abaissement de la ligne d'eau fait apparaître une réalité de l'état du fond des cours d'eau en secteurs urbains

L'Yèvre à Savigny-en-Septaine début juillet

Prévision des températures pour juillet (Météo France) en cellule sécheresse (DDT18)

Archives
bottom of page