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Le SIVY lance une démarche sur les zones/milieux humides pour préserver la ressource

Baugy, Berry-Bouy, Marmagne, Villequiers, la Palus, les Noues, Les Grands marais, le Puit, les Fontaines, etc. En plus de fréquentes références chrétiennes et viticoles, la toponymie de nombreuses communes et lieux dits du territoire font références à l’eau, et plus spécifiquement aux zones humides.

Et pour cause, le territoire en a été richement doté, avant l’accélération drastique de leurs disparitions, en France et dans le reste du monde au cours du 20ème siècle. On estime ainsi que plus de 60% des zones humides en France ont disparues entre les années 1960 et 1990, et la dynamique se poursuit.

On entend par « zones (ou milieux) humides » des espaces ou les sols sont régulièrement inondés ou gorgés d’eau, où il s’y développe une végétation dite « hygrophile » caractéristique. Sur le bassin de l’Yèvre, il s’agit principalement de prairies humides, de plaines et boisements alluviaux situées à proximité de cours d’eau, mais également quelques zones de tourbières, de mares, …

Prairie humide (zone/milieu humide) sur le bassin de l'Yèvre

Les services rendus par ces milieux sont innombrables et répondent à de nombreux enjeux locaux :

  • Capacité de stockage naturelle de l’eau dans les premiers mètres du sol, pour une restitution progressive dans les rivières en période estivale, pour la recharge des nappes, et maintenir une quantité suffisante de l’eau pour répondre aux besoins locaux : domestiques, agricoles, industrielles

  • Fonctions biogéochimiques qui purifient la ressource

  • Atténuation des vitesses et intensités des inondations

  • Préservation des érosions des sols et rétention des sédiments

  • Fonctions biologiques et lieux d’une biodiversité exceptionnelle

  • Stockage de carbone

Des études indiquent qu’il coûte 5 fois moins cher de protéger les zones humides que de compenser les services qu’elles nous rendent gratuitement. L'un des meilleurs exemples sont la quantité d'eau disponible et les traitements qu'imposent la potabilisation des eaux dans le cas de prélèvements issus d'un bassin d'alimentation riche ou non en zones humides.

Il est également établit que le stockage du carbone ou la diffusion des gaz à effet de serre d'une zone humide (GHGs, CO2, CH4, N2O) dépendent de l’état de chacun des sites. Une zone humide en bon état de fonctionnement aura une capacité importante de stockage du carbone. Une zone humide en mauvais état de fonctionnement développera au contraire, un processus biogéochimique qui accentuera le relargage de gaz à effet de serre comme le Protoxyde d’azote, dont le pouvoir en terme de gaz à effet de serre est près de 300 fois plus important que le CO2 à masse équivalente !

Etude sur le relargage de gaz à effet de serre selon l'état des zones humides

Sur le bassin de l’Yèvre, ces milieux sont dégradés voir supprimés, essentiellement par les interventions d’imperméabilisations des sols, de mises en culture, de drainages, de remblais, d'altérations physiques des cours d'eau (curages, rectifications, ...)

Schéma du comportement hydraulique de la nappe d'un sol drainé et non drainé
Parcelles drainées sur le bassin de l'Yèvre

À ce jour, seule une fraction du territoire du bassin du SIVY a fait l’objet d’un recensement et d’un diagnostic de ces milieux, qui constituent pourtant un enjeu majeur du territoire dans le contexte du changement climatique, et du déficit chronique de sa ressource tant la capacité de ces sols en termes de rétention d’eau est importante.

C’est pourquoi le programme d’interventions du SIVY prévoit le développement des compétences scientifiques et techniques de ses agents à partir de cette année 2023, avec l’accompagnement du Conservatoire d’Espaces Naturels, de l’Office Régionale pour la Biodiversité, et de formations réalisées auprès d’Agro-sup Rennes, et de l’Office Française pour la Biodiversité.

Sondage pédologique pour le diagnostic d'une zone humide

L’objectif étant l’élaboration d’une stratégie « zone humide » sur le territoire, et la poursuite de l’identification de ces milieux à des fins de préservation et/ou de restauration, en concertation avec les propriétaires privés et collectivités du territoire.


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